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Le 1er Régiment de chasseur en deuil

Le blog “BV” Boulevard Voltaire nous informe :

“Trois militaires français de l’opération ont été tués, ce 28 décembre, au cours d’une mission d’escorte de convoi, dans la région d’Hombori, au sud du , là même où, il y a quelques jours, le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, s’était rendu. Leur véhicule blindé de reconnaissance a explosé au contact d’un engin explosif improvisé.

Le brigadier-chef Tanerii Mauri, le soldat de 1re classe Dorian Issakhanian et le soldat de 1re classe Quentin Pauchet appartenaient au 1er régiment de chasseurs, basé à Thierville-sur-Meuse (Meuse), de la 7e brigade blindée. Ils avaient été projetés au Mali au mois de novembre. Âgés respectivement de 32, 23 et 21 ans, ils étaient célibataires et sans enfants.

Florence Parly, ministre des armées, a déclaré que ces militaires « sont morts dans l’accomplissement de leur devoir, alors qu’ils étaient engagés dans une zone où des groupes terroristes attaquent les populations civiles et menacent la stabilité régionale, tout comme notre propre sécurité. Ils conduisaient une mission essentielle à la lutte contre le terrorisme au Sahel. »

53 militaires français ont été tués sur ce théâtre d’opération, depuis 2013.

Chronique d’Arnaud Florac pour boulevard Voltaire :

Trois chasseurs de Lorraine viennent de tomber pour la France, quelque part dans les solitudes sablonneuses du Sahel, là où les frontières (les traits à la règle des accords de Berlin), les États souverains et les bons sentiments sont lettre morte. Leur véhicule a sauté sur un engin explosif improvisé. Ils avaient tous moins de trente ans.

Notre Président a choisi, dans son magasin d’émotions, quelque chose comme « la plus grande de toutes les émotions ». Je n’ai pas lu les termes exacts qu’il a employés. Sans doute que lui non plus. Ça n’a pas d’importance.

Les supposées raisons de notre présence qu’avancent, avec une confondante mauvaise foi, les opposants à l’opération Barkhane semblent dérisoires et même révoltantes. Les matières premières nigériennes, le fameux uranium par exemple, coûtent à la France plus qu’elle ne lui rapporte. L’accusation de néo-colonialisme, face à des gouvernements qui manquent de tout sauf de vanité, perfusés par la communauté internationale, est une sinistre blague.

Alors pourquoi ? Tout ce que l’on peut dire, c’est que ces trois héros sont morts pour accomplir leur devoir. Et ce n’est pas rien.

Plus encore : ils sont des héros silencieux, qui n’ont pas tweeté sur leur engagement ou publié des « stories » sur Instagram pour se mettre en avant. Leur silence s’oppose aux sorties abjectes de certains « twittos » ou aux éclats de rire virtuels visibles en commentaires sur le site de BFM TV. La décence, l’honneur, le sacrifice. Des mots qui font rigoler un peu partout en France.

Et plus généralement : pendant que la France se remplit de ressortissants maliens qui ne défendent pas leur pays, des Français vont mourir au Mali pour préserver leur patrie du terrorisme. Le torrent médiatique de l’inutilité roule toujours. On les aura oubliés demain, et la télé passera à autre chose.

De notre côté, ne les oublions pas. C’est la moindre des choses. Ce sont eux qui méritent une pleine page dans les journaux, et pas l’écume noirâtre de la postmodernité.”