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Suzy Simon-Nicaise nous assure que la transmission s’opère

La présidente des Cercles Algétianistes réponds aux questions que, tous, nous nous pososns :

Suzy Simon-Nicaise, la présidente du Cercle algérianiste national, était à Limoges pour visiter l’exposition « Partir en Algérie, partir d’Algérie », actuellement visible au musée de la Résistance, jusqu’au 31 décembre.

Pouvez-vous nous parler de cette exposition ? Je suis venue à Limoges, à l’invitation du cercle local, pour rencontrer les adhérents et échanger avec eux. Ce sont eux qui ont participé à l’illustration de la partie de l’exposition consacrée aux Français d’Algérie. Cette exposition a le mérite d’exister. C’est d’ailleurs une première à Limoges, une ville où l’histoire des Français d’Algérie n’était pas forcément entendue. Le cercle local a œuvré ici pour permettre à des familles de témoigner et dire qui elles étaient, pour la plupart des familles modestes, comme l’étaient les Français d’Algérie dans leur quasi-totalité.

Une exposition comme celle-ci peut-elle aider à comprendre ce qu’était l’Algérie française ? Cette exposition montre l’histoire de quelques familles et de leurs origines, essentiellement du pourtour méditerranéen. Je ne suis pas sûre que chaque visiteur comprenne bien que ces familles sont parties vers cet Eldorado qu’on leur promettait. Finalement, à l’arrivée, elles ont trouvé un pays où il y avait tout à faire. Et c’est à la force des bras et à la sueur du front, que cette Algérie s’est construite.

Les pieds-noirs résidant à Limoges sont pour la plupart retraités et âgés. Peut-il y avoir aujourd’hui, selon vous, une transmission de la culture pied-noir ? J’y crois, je suis très optimiste à ce sujet. D’ailleurs Limoges est un bel exemple, puisque la présidente, Sandrine Morales, est une jeune femme. C’est la preuve que la transmission s’est déjà opérée. Au plan national, depuis quatre ans, nous avons de nouveaux adhérents qui ont moins de 50 ans. Il s’agit de la deuxième génération après 1962. Nous sommes donc en train de passer le relais pour le partage des connaissances. Nous le faisons avec les moyens d’aujourd’hui et ceux de demain.

Écrire, dire, défendre, sauvegarder, témoigner. Ces cinq mots figurent sur votre carte de visite. Quel est celui qui doit être souligné ? À mon avis, c’est le verbe « défendre ». C’est celui qui me paraît le plus important, aujourd’hui. Sauvegarder, nous nous y employons depuis 50 ans, avec notre réseau composé de plus de 25.000 personnes et avec un centre de documentation, à Perpignan, où le chercheur peut trouver de nombreuses archives. Ce que nous faisons, c’est défendre la vérité historique, trop souvent arrangée à la sauce des idéologues.

Quel avenir pour le Cercle algérianiste ? Notre cercle fêtera ses 50 ans en 2023. Il a été fondé le 14 avril 1973, à Limoges, à l’hôtel du Faisan, en face de la gare. Le président fondateur, Maurice Calmein, est toujours en vie. […] 2023 sera le début du reste de la vie du cercle qui, de mon point de vue, perdurera au-delà de nous-mêmes. Avec 42 représentations en France, notre association est sans doute la plus importante en termes d’adhérents. Si pour le 60 e anniversaire de l’exode, 1.500 personnes étaient présentes, à Perpignan, c’est bien parce qu’il existe une volonté de porter haut et fort notre combat. Le but est donc maintenant de remettre l’histoire à l’endroit.

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