Paroles de soldats

Il y a une belle jeunesse en France, il y a une belle jeunesse qui croit au destin de notre Patrie, de jeunes hommes qui engagent leurs vies et qui pensent droit !

Cité par le général Bertrand Soubelet :

« L’heure n’est pas à la critique, mais au deuil.

Et si critique il doit y avoir par la suite, ne devrait-elle pas plutôt se produire sous forme d’introspection, pour une Nation qui envoie ses plus braves enfants à la mort afin de combattre au loin les racines du mal, ce même mal qu’elle laisse prendre racine en son sol ? !!!

Nos camarades sont morts dans l’exercice du métier qu’ils avaient choisi, un métier noble pour de nobles fils de France… C’est leur faire insulte que de laisser prospérer en terre de France les comparses de ceux qu’ils combattent.

Donner du sens, ce n’est pas trouver les mots qui font frissonner et verser des larmes dans la cours des Invalides. Donner du sens c’est faire preuve dans l’exercice des fonctions politiques, d’un courage équivalent à celui de ceux qui ont le sang versé…

Ce courage est garant de la notion de Patrie. De la mère Patrie, celle-la même dont nous célébrions encore il y a peu la puissance sacrificielle incarnée par les poilus. Car quelle digne mère donnerait son sein à ceux qui se réjouissent de la mort de ses fils? Ce faisant, peut être les dirigeants se montreront-ils à la hauteur de ceux qu’ils dirigent.
Pas de ceux qui râlent mais ne contribuent pas au Bien Commun, pas de ceux profitent du système, pas de ces parvenus qui crachent dans la main qui les nourrit, pas de ces égoïstes qui n’ont souci que de leur petitepersonne, vautrés dans leur confortable nombrilisme consumériste. Non pas ceux-là. Ceux-là sont les plaies d’une nation.

Non, il leur est un devoir de se montrer à la hauteur de ceux, parmi les citoyens, qui incarnent encore l’idée « qu’il n’y a pas de plus grand amour que donner sa vie pour ceux que l’on aime »…

Maintenant loin de tous ces soucis terrestres ayant trait au Bien Commun pour lequel vous êtes morts, puissiez-vous, chers camarades, reposer en paix dans la félicité éternelle que Dieu n’accorde qu’aux hommes justes et droits, aux nobles âmes…

Puisse-t-Il abreuver de Ses grâces vos veuves et orphelins qui, une fois l’éphémère souffle de l’émotion médiatique convenue retombé, se retrouveront bien seuls pour affronter un quotidien dans lequel personne ne se souciera plus d’eux, si ce n’est vos frères d’armes, et qui devront grandir en affrontant le choc de l’indifférence à l’héroïsme de leur père, ne pouvant sublimer en la cohérente beauté de leur Mère Patrie la perte d’un mari et d’un père…

France, quand cesseras-tu de faire souffrir ceux qui t’aiment en folâtrant avec ceux qui concourent à ta perte ?… »

Signé : Un militaire de Barkhane

“Pour que vive la France” écrit en 2014 par Clément Frison-Roche, mort au Mali

“Ainsi, toujours poussés vers une étrange quête
Nos pères s’en allaient-ils bravant la destinée,
Tantôt l’air abattu par le poids des conquêtes,
Tantôt l’air guilleret de leurs jeunes années.

Sur les champs de bataille, côtoyant la laideur,
Ils connaissaient la vie et ses plus tristes heures.
Pas un ne regrettait mais tous avaient au cœur
Ce que signifiait mourir au champ d’honneur.

Du plateau de Pratzen où la brume se fane,
Des tranchées de Verdun aux rizières du Tonquin,
Par-delà le Djebel et les vallées afghanes,
La souffrance et la peur étaient leur quotidien.

Mais pour que vive la France et la gloire de son nom,
Ils portèrent au front son prestigieux emblème,
Et subissant l’affront jusqu’à celui suprême,
Ils tombèrent en héros sous le feu des canons.

Les yeux levés au ciel implorant le pardon,
Leurs corps meurtris exhibait une douleur extrême,
Et dans l’ultime soupir sur leurs visages blêmes,
Leurs lèvres murmuraient ce cantique moribond:

“Oh tendre France, douce gardienne de mon baptême,
Prenez ici ma vie, je vous en fais le don,
Veillez sur ma famille et tous les gens que j’aime,
Et rendez je vous prie mon sacrifice fécond…”

Toi France, ingrate mère à la parure ternie,
Laisseras-tu leurs cris se perdre dans la nuit ?
Ils t’ont donné leur cœur, ils t’ont donné leur vie,
N’est-ce pas révoltant que nul ne les envie ?

À tes illustres fils tombés pour la patrie,
Plutôt que souvenir tu préfères l’oubli,
À tes jeunes enfants disparus aujourd’hui,
Plutôt que bienveillance tu préfères le mépris.

Qu’adviendra-t-il de nous ta jeune génération ?
Parmi les injustices de tes institutions,
Et le désintérêt de ta population,
Ne saurons-nous jamais où part ton attention ?

Quel sort réserves-tu à ceux qui serviront ?
Nulles considérations, seules quelques concessions !
Pourtant tu le sais bien, nous qui te chérissons,
Nous ne demandons rien qu’un peu de compassion !

Et s’il m’advenait un jour de périr en ton nom,
Ce serait avec foi mais non sans une question,
Pour que revive France et la gloire de son nom,
Je te lancerais sans haine ce dernier affront,

Tandis que mon chant du cygne, funeste merveille, 
Pareil au flot gémissant de mon sang vermeil,
Fera couler ces mots aux milles résonances: 
“France, ma France, qu’as-tu fait de ta reconnaissance ?”

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